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Effet posthumus : définition, origine et impact psychologique sur l’individu

L’effet posthume fait référence à la reconnaissance et à l’appréciation d’une œuvre ou d’une contribution après la mort de son auteur. Ce phénomène trouve ses racines dans l’histoire, avec des figures comme Van Gogh et Kafka, dont le génie n’a été pleinement reconnu qu’après leur décès.

L’impact psychologique de cet effet peut être ambigu pour l’individu. D’un côté, la perspective d’une reconnaissance future peut offrir un certain réconfort. De l’autre, la frustration de ne pas voir son travail apprécié de son vivant peut engendrer un sentiment d’inachevé ou de marginalisation.

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Définition de l’effet posthumus

L’effet posthumus désigne la tendance à évaluer de manière plus favorable les œuvres, contributions ou performances après la mort de leur auteur. Ce concept trouve ses racines dans la psychologie sociale et la docimologie, science de l’évaluation.

Évaluation : L’effet posthumus influence la manière dont les performances sont jugées, souvent avec une appréciation biaisée par le temps et la réévaluation des œuvres. Les enseignants et évaluateurs peuvent, consciemment ou non, ajuster leurs critères en fonction de la notoriété posthume des auteurs.

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  • Notes et évaluation : Les appréciations des performances scolaires ou artistiques peuvent s’avérer plus clémentes après le décès du créateur.
  • Constante macabre : Concept introduit par André Antibi, indiquant une tendance systématique à attribuer des notes en fonction d’une distribution gaussienne, où un certain pourcentage d’échecs est toujours attendu.
  • Psychologie sociale : L’effet posthumus est aussi étudié dans le champ de la psychologie sociale, notamment en termes de reconnaissance et valorisation post-mortem.

L’effet posthumus ne se limite pas aux domaines artistiques et littéraires. Il s’observe aussi dans le milieu académique et scientifique, où les travaux peuvent recevoir une reconnaissance tardive. Les pratiques pédagogiques sont souvent influencées par cette dynamique, ajustant les niveaux d’enseignement et d’évaluation en fonction de la postérité des œuvres et des auteurs.

Considérez l’effet posthumus comme un phénomène complexe, ancré dans des pratiques culturelles et des attentes sociales. Les tendances à attribuer des évaluations plus favorables après coup témoignent de la difficulté à apprécier pleinement le génie d’une œuvre en temps réel, et de la réévaluation constante des performances au fil du temps.

Origine historique et culturelle de l’effet posthumus

L’effet posthumus s’enracine dans des traditions et des réflexions académiques profondes. Le terme, bien que relativement récent, s’illustre déjà par une riche histoire intellectuelle. Gilbert De Landsheere, figure majeure de la docimologie, a jeté les bases théoriques avec son ‘Précis de Docimologie’. Cet ouvrage explore les biais présents dans les évaluations scolaires et met en lumière la tendance à réviser les jugements a posteriori.

Philippe Perrenoud, dans ‘La fabrication de l’excellence scolaire’, et André Antibi avec ‘La Constante Macabre’, ont chacun à leur manière contribué à la compréhension de ce phénomène. Antibi introduit le concept de la ‘constante macabre’, une distribution attendue des notes qui reflète la pression systématique sur les enseignants pour maintenir un certain pourcentage d’échecs.

Influences culturelles et psychologiques

Robert Rosenthal et son ouvrage ‘Pygmalion à l’école’ ont aussi apporté des éclairages précieux sur les attentes et les prophéties auto-réalisatrices, soulignant comment les croyances des enseignants peuvent influencer les performances des élèves. Pierre Merle, auteur prolifique, avec des titres comme ‘Les notes secrets de fabrication’ et ‘Sociologie de l’évaluation scolaire’, approfondit la réflexion sur les pratiques évaluatives et leur impact culturel.

François Dubet, collaborateur de Merle sur ‘Réformer le collège’, interroge les structures éducatives et propose des pistes pour une évaluation plus juste et équitable. La résonance de l’effet posthumus dans les pratiques pédagogiques contemporaines témoigne de l’intégration progressive de ces réflexions académiques dans les systèmes éducatifs.

Manifestations et exemples concrets de l’effet posthumus

L’effet posthumus se manifeste de diverses manières dans les pratiques pédagogiques. Il influence les évaluations, tant formatives que sommatives, en altérant l’objectivité des enseignants. La notion de ‘constante macabre’, introduite par André Antibi, illustre comment une distribution gaussienne des notes devient une norme implicite, obligeant les enseignants à ajuster artificiellement les résultats pour correspondre à des attentes préétablies.

Les enseignants, souvent inconsciemment, adaptent leurs critères d’évaluation pour maintenir une proportion constante de réussites et d’échecs. Cette tendance à ajuster le niveau d’exigence se traduit par une fluctuation des notes d’une année à l’autre, rendant les appréciations des performances des étudiants moins fiables.

À l’échelle de la classe, l’effet posthumus se traduit par des évaluations biaisées. Par exemple :

  • Un enseignant peut rehausser les notes des étudiants en difficulté pour éviter un taux d’échec trop élevé.
  • À l’inverse, il peut abaisser les notes des étudiants performants pour ne pas dépasser un certain pourcentage de réussite.

Cette pratique engendre une pression constante sur les enseignants et les élèves, nuisant à une évaluation juste et équitable. L’effet Pygmalion, qui démontre l’impact des attentes des enseignants sur les performances des élèves, ajoute une dimension supplémentaire à cette problématique. Les élèves perçus comme moins capables sont souvent notés plus sévèrement, renforçant les stigmates de l’échec scolaire.

effet psychologique

Impact psychologique de l’effet posthumus sur l’individu

L’effet posthumus, en influençant les évaluations, a des répercussions notables sur le bien-être psychologique des élèves. Les élèves constamment soumis à une pression normative peuvent développer une baisse de l’estime de soi. Cette dévalorisation personnelle découle de la perception persistante d’inadéquation par rapport aux attentes académiques.

Les enseignants, en ajustant leurs critères pour maintenir une distribution gaussienne des notes, instaurent une culture de la performance qui peut être délétère. Les élèves qui se sentent injustement évalués peuvent développer un sentiment d’injustice et de frustration, affectant leur motivation et leur engagement scolaire.

Conséquences à long terme

À long terme, les effets se répercutent sur la trajectoire éducative et professionnelle des individus. Un élève sous-évalué peut voir ses perspectives académiques et professionnelles compromises, influençant ses choix futurs et limitant ses opportunités. Le sentiment d’échec intériorisé peut aussi conduire à des troubles tels que l’anxiété et la dépression.

Impact sur la relation enseignant-élève

La relation entre l’enseignant et l’élève est aussi affectée. Une évaluation perçue comme injuste peut éroder la confiance des élèves envers leurs enseignants, créant un climat de méfiance. Cette dynamique impacte la qualité des interactions en classe et peut entraver le processus d’apprentissage.

  • Les élèves performants peuvent développer un syndrome de l’imposteur, doutant de leurs capacités réelles.
  • Les élèves moins performants peuvent se résigner à l’échec, renforçant les inégalités scolaires.

Ces impacts psychologiques soulignent l’importance de repenser les méthodes d’évaluation pour favoriser un environnement éducatif plus équitable et bienveillant.

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